E sempre allegri bisogna stare
€ 10,00
Le Canzoni del signor Dario Fo
pp. 160 – collana Bizarre
Giunti Editore (Firenze, 2016)
L’univers de Dario Fo est peut-être un des répertoires les plus appréciés, mais aussi les moins joués sur scène, en dehors des spectacles d’un de ses auteurs et alter ego musical, Enzo Jannacci. Ses métaphores poétiques, ses ritournelles bouffonesques ou ses strophes les plus fantasques méritent d’être connues, car elles font partie intégrante de l’histoire de notre pays, dont il a souvent été le porte-parole. Au travers des mots de Vito Molinari – metteur en scène et coauteur de l’œuvre plusieurs fois censurée « Canzonissima 1962 » -, des enregistrements de l’élégant homme de théâtre Filippo Crivelli ou de la longue histoire musicale du « toutophoniste » Paolo Ciarchi et de ses camarades de scène, Ivan Della Mea et Giovanni Marini, ce livre témoigne de sa révolte obstinée de Dario Fo, pendant les années les plus obscures de notre pays. D’autres personnalités désormais moins connues, comme les actrices Nicoletta Ramorino et Graziella Galvani, évoquent également ses débuts, aux côtés de Franco Parenti et Giustino Durano, qui se remémorent les premières expérimentations du « grammelot », un des exercices scéniques préférés de leur maître de mime, Jacques Lecoq. Dario Fo a toujours utilisé la musique dans ses spectacles, non seulement pour y poser des paroles, mais aussi pour nous faire réfléchir : depuis les premières notes écrites avec le compositeur multitalents Fiorenzo Carpi dans les années 1950 jusqu’aux ballades composées avec les Napolitains des Nacchere Rosse (les Castagnettes Rouges), au XXIesiècle. Et si notre dernier Prix Nobel, auteur de plus de 250 chansons, n’a jamais cessé de vouloir amuser son public, il n’a jamais oublié qu’entre deux rimes, « il faut toujours être joyeux, parce que nos pleurs font du mal au roi ». Ce qui, de la bouche du prince des bouffons, n’est pas rien.