Le succès éditorial de Giangilberto Monti revient sur la chanson française, qui entremêle depuis au moins un siècle, de 1880 à 1980, la musique, la poésie, le théâtre, le jazz, la politique et le cinéma, faisant rêver les Italiens, grâce à la capacité inégalée de ses interprètes , le chansonnier, pour transfuser la vie et la musique. Maledetti Francesi est un voyage musical qui présente dans toute sa modernité disruptive la chanson, des précurseurs réalistes (Aristide Bruant et Yvette Guilbert), aux rock stars Renaud et Johnny Hallyday, en passant par des mythes authentiques comme Boris Vian, Leo Ferré, Georges Brassens, Jacques Brel, Serge Gainsbourg, Yves Montand, Herbert Pagani et pour les voix intemporelles de Barbara, Juliette Gréco et Édith Piaf. De Saint-Germain-des-Prés aux banlieues, la chanson a apporté un message vital, anarchique et voyou qui n’existe peut-être plus, mais au moins sur les disques (et dans ce livre) elle sort du romantisme dans lequel les temps l’ont reléguée à revivre dans toute sa charge humaine indiscutable.
E sempre allegri bisogna stare
Le canzoni del signor Dario Fo
Pp. 160 GIUNTI EDITORE – collana Bizarre
C’est en hommage à l’un de ses maîtres de l’art scénique que le chansonnier Giangilberto Monti a souhaité nous faire explorer, dans ce long « récit musical », le vaste répertoire musical que Dario Fo a signé au fil de sa carrière, en parcourant ses morceaux écrits pour le théâtre avec Fiorenzo Carpi, ses ballades ironiques composées avec Enzo Jannacci pour le cabaret, sans oublier le répertoire mélodique de ses débuts en télévision ou celui plus révolté des années à la Palazzina Liberty, où il est accompagné par Paolo Ciarchi à la guitare.
L’univers de Dario Fo est peut-être un des répertoires les plus appréciés, mais aussi les moins joués sur scène, en dehors des spectacles d’un de ses auteurs et alter ego musical, Enzo Jannacci. Ses métaphores poétiques, ses ritournelles bouffonesques ou ses strophes les plus fantasques méritent d’être connues, car elles font partie intégrante de l’histoire de notre pays, dont il a souvent été le porte-parole. Au travers des mots de Vito Molinari – metteur en scène et coauteur de l’œuvre plusieurs fois censurée « Canzonissima 1962 » -, des enregistrements de l’élégant homme de théâtre Filippo Crivelli ou de la longue histoire musicale du « toutophoniste » Paolo Ciarchi et de ses camarades de scène, Ivan Della Mea et Giovanni Marini, ce livre témoigne de sa révolte obstinée de Dario Fo, pendant les années les plus obscures de notre pays. D’autres personnalités désormais moins connues, comme les actrices Nicoletta Ramorino et Graziella Galvani, évoquent également ses débuts, aux côtés de Franco Parenti et Giustino Durano, qui se remémorent les premières expérimentations du « grammelot », un des exercices scéniques préférés de leur maître de mime, Jacques Lecoq. Dario Fo a toujours utilisé la musique dans ses spectacles, non seulement pour y poser des paroles, mais aussi pour nous faire réfléchir : depuis les premières notes écrites avec le compositeur multitalents Fiorenzo Carpi dans les années 1950 jusqu’aux ballades composées avec les Napolitains des Nacchere Rosse (les Castagnettes Rouges), au XXIesiècle. Et si notre dernier Prix Nobel, auteur de plus de 250 chansons, n’a jamais cessé de vouloir amuser son public, il n’a jamais oublié qu’entre deux rimes, « il faut toujours être joyeux, parce que nos pleurs font du mal au roi ». Ce qui, de la bouche du prince des bouffons, n’est pas rien.
« Dario Fo a été un maître pour moi, mais ce livre n’a pas vocation à le sanctifier. Après un récital de ses chansons, que j’avais mis en scène en 1999, j’ai tenté de ne jamais perdre le fil de son travail musical. Mon dernier album contient sa chanson inédite (« Alla fine della festa »- « A la fin de la fête »), mais le livre me semblait être le meilleur moyen de résumer sa passion pour les sept notes. Mon objectif ne consistait toutefois pas à énumérer les titres de son répertoire, mais à raconter un univers artistique fascinant et complexe. On y découvre des vérités amères, des anecdotes désagréables – des litiges avec les héritiers Brecht jusqu’au doute sur l’auteur de la chanson-manifeste « Ho visto un re » (« J’ai vu un roi ») – des dialogues imaginaires, mais vraisemblables entre ses protagonistes, des désaccords au sein des duos et des fourberies professionnelles, des égotismes sans limites et des fanfaronnades d’artistes. Mais aussi des collaborations peu connues, de sublimes contributions et disputes entre stars de la chanson d’auteur, comme dans le cas de « La mia morosa la va alla fonte » (« Ma fiancée va à la source »). Et c’est dans ce contexte que se distingue l’immense capacité d’organisation de sa bien-aimée Franca Rame et le génie irrésistible de ce souverain de la scène : l’auteur italien le plus représenté au monde, même si cela a échappé au plus grand nombre. Et si l’on pense que de son vivant, Dario Fo n’est jamais parvenu à obtenir un théâtre dans sa ville de manière officielle, qui sait si on n’en baptisera pas finalement un à son nom désormais » (Giangilberto Monti)
Giangilberto Monti
BORIS VIAN
le prince des nuits de Saint-Germain-des-Prés
Miraggi Edizioni
“- Mme Michelle, expliquez-moi pourquoi Boris, qui avait un contrat avec Gallimard en 1946, a confié son roman peut-être le plus connu à un petit éditeur? – Voulez-vous connaître la vérité ou les potins? – Eh bien, tu décides … – Alors je te le dirai demain. Et s’il vous plaît, changez cette écharpe, c’est horrible”
Un voyage romantique dans le monde anarchoïde et innovant du brillant artiste français, qui a vécu dans le fascinant Paris d’après-guerre. L’écrivain, poète, ingénieur, musicien et bien plus encore de Boris Vian, raconte ses origines de trompettiste de jazz et d’inspirateur culturel des nuits existentialistes, au Tabou ou aux Trois Baudets, jusqu’aux inventions rock composées avec l’ami Henri Salvador, l’un des premiers interprètes de ses chansons folles, avec la chanteuse-actrice d’origine turque Magali Noël. Lors des soirées enfumées des clubs de Saint-Germain-des-Près, le génie ironique de Vian a réconcilié dans l’immédiat après-guerre le jazz des premières formations mixtes d’artistes européens et de musiciens afro-américains avec le meilleur de la chanson française, ouvrant la voie dans les années 1950 à des chansonniers plus expérimentaux d’outre-Alpes, comme Jacques Higelin ou Serge Gainsbourg, et aux interprètes aimés du public de l’époque, de Catherine Sauvage à Juliette Gréco. Mais Vian était aussi un brillant romancier, auteur d’un scandale littéraire sans précédent – J’irai cracher sur vos tombes – poète ironique et auteur de théâtre d’avant-garde, critique musical, découvreur de talents et traducteur de chansons raffinées, des mélodies à Bertolt Brecht aux tubes de films musicaux américains. Ses contaminations musicales ont fasciné et influencé des écrivains et des intellectuels tels que Jean-Paul Sartre, des auteurs et des poètes tels que Paul Eluard et Jacques Prévert et les pionniers du disque de l’époque, d’Eddy Barclay à Jacques Canetti, son partisan absolu, pour qui il a organisé des soirées mémorables basées sur de jazz chaud et de lectures poétiques folles, entre pataphysique et réalité, dans un Paris rebelle jamais oublié, qui cultive encore sous le pavé ces utopies anarchiques que l’art de Boris Vian et de ses compagnons de voyage a toujours rendues possibles.
Les plus belles chansons de Vian: du jazz au rock au swing, à la java et les rythmes latino-américains – Chanter, Je bois, Le déserteur et beaucoup d’autres, riche, comme ses romans et peut-être plus, de poésie et d’humour, engagement civil et rêveur, la folie surréaliste – dans les adaptations de Giulia Colace et Giangilberto Monti, introduites par un profil documenté et savoureux de Vian et de la musique.
Les interventions “salées” du grand auteur de l’Écume des jours sur le monde de la musique autour de lui, sur l’art et le marché de l’art, sur la façon de construire un succès, sur le goût musical, les gloires et surtout les atrocités des critiques.
Le témoignage de Jacques Canetti, l’imprésario légendaire qui a découvert le chansonnier Vian, et de Alain Vian, l’un des trois frères à Boris. Le livre se termine par la discographie complète de Vian et un résumé de son histoire artistique frénétique.
Boris Vian – Les chansons
Le nouveau livre de Giangilberto Monti, publié par Edizioni Mirages (Turin) et présenté à la Foire du Livre à Turin le 14 mai 2016:
“Il est non seulement une autobiographie est l’histoire d’une génération et aussi de la façon de construire un produit artistique. Un chemin typique de la génération des années 70, d’où je viens. Il est aussi l’histoire de personnages qui plus tard est devenu bien connu et que des ma carrière, alors ce serait celui d’un super-amateur. il était donc possible, avec une guitare et une voix, se frayer un chemin dans un monde qui était très différente de celle d’aujourd’hui, où les réunions étaient réels et les gens étaient encore des gens. Et non pas parce qu’ils étaient connus à travers un article, une interview ou une balade à la télévision “
(Roman musical du millénaire)